Coucher de soleil à Chefchaouen

Du Maroc à Montréal en pleine crise du coronavirus 2020!

Mon projet de découvrir l’authentique Maroc en vélo a avorté après seulement dix jours. Je n’ai visité qu’une fraction du nord du Maroc. Après avoir pris le traversier d’Algésiras à Ceuta (une enclave espagnole au sein du Maroc en Afrique) le 7 mars. J’ai séjourné trois jours à Tétouan, au coeur de la Médina et quitté le 10 mars pour Chefchaouen.

Le trajet de Tétouan à Chefchaouen est relativement facile au début avec une douce montée sur 25 km puis pour 12 km, la pente est un peu plus aiguë. Après une descentes d’environ 20 km, la balade se termine par une montée très abrupte de 6 km pour arriver au village; 2 km avec une pente de 9 à 10 pour cent suivie de 4 km à 4 et 5 pour cent. Pour finir, il faut monter dans la médina par des escaliers et des pentes très aiguës afin de rejoindre l’hôtel Koutoubia. Heureusement, un jeune guide touristique m’a aidé dans la dernière étape car j’étais à bout de force. Voici un résumé de mon trajet avec Strava.

Originalement, j’avais prévu de passer trois jours à Chefchaouen mais j’ai tellement aimé cette ville mythique que j’ai décidé d’y rester trois jours de plus. Au final, j’ai quitté la ville bleu après une semaine avant de retourner à la maison. Au début de l’escalade de la crise du coronavirus, je voyais des touristes français pris de panique à l’idée de ne pas être capable de retourner dans leur mère patrie et j’étais convaincu que ça ne m’affecterait pas puisque je planifiais de passé au moins deux mois au Maroc et pensais que je pourrais continuer et revenir à la fin de la crise. Je n’avais pas prévu que le Maroc prendrait des mesures d’urgence en cascade. Le 14 mars, le royaume du Maroc annonçait la fermeture de ses frontières avec l’Espagne puis plus tard avec tous les autres pays. Ensuite, après avoir décrété la fermeture des écoles et des mosquées, les restaurants et hôtels étaient fermés à partir du 16 à 18h00! De plus, on commençait à suggérer aux habitant d’éviter les rassemblements et de s’enfermer à la maison. Je commençais à réaliser à ce moment la que je ne pourrais pas continuer mon voyage comme prévu. J’ai donc fait des recherches pour des vols vers le Canada mais je ne trouvais aucune disponibilité dans les deux ou trois jours suivant. Il y avait parfois des possibilités de vols avec plusieurs correspondances mais je voulais limiter mon trajet à un arrêt, ne voulant pas être dans des aéroports pendant des jours, avec des gens de partout, incluant des pays où la pandémie était déjà galopante.

Ce qu’il faut savoir du Maroc c’est qu’il s’agit d’un très grand pays. Les vols d’Air Canada pour Montréal partent de Casablanca, situé à cinq heures de route (en auto) de Tétouan. D’autres transporteurs offrent des vols en partance de Tanger, Fès ou Marrakech pour des destinations américaines ou européenne. Royal Air Maroc, qui offre normalement des vols direct pour le Canada, a suspendu tous ses vols internationaux à partir du 14. Ma situation devenait compliquée. Je me suis inscrit auprès des services consulaires canadiens au Maroc qui n’ont trouvé rien de mieux que de m’inviter à revenir au Canada le plus rapidement possible par des moyens commerciaux ordinaires…. Plus facile à dire qu’à faire. Les suggestions de trajet envoyés par l’ambassade dans des courriels subséquent suggéraient des vols déjà complet! Bref c’était une situation de crise ou c’est chacun pour soi! Au final, j’ai réussi à trouver un vol de Ryan Air de Tanger (un peu plus d’une heure de route de Chefchaouen) pour Bruxelles pour 762 $ (pas exactement bon marché pour un vol de 3 hrs…) avec un départ le 17 mars en soirée . Par la suite, j’ai trouvé un vol d’Air Canada de Bruxelles à Montréal pour 400 $ le 19 (une place en classe affaire était disponible pour le 18 mais à plus de 1,600 $).

Nicole, une amie française qui s’est liée d’amitié avec les hôtes du Koutoubia, m’a informé le 16 mars que trois vols d’Air France avaient été ouvert à partir de Casablanca pour Paris pour le 18 mars. J’aimais mieux arrivé à Paris car ça me permettait de profiter de mon billet standby pour revenir avec Air Transat. J’ai tenté d’y réserver une place et j’étais même disposé à prendre une place en classe affaire mais je n’ai jamais réussi à compléter mes réservations sans erreurs. J’ai essayé une dizaine de fois de compléter des réservations mais j’ai toujours abouti à des messages d’erreurs sauf à une reprise ou sur la page de paiement je cliquait sur le bouton continuer sans succès. Étrangement, plus tard dans la journée, j’ai reçu un courriel d’Air France m’avisant que j’avais une réservation confirmée en classe affaire en attente de paiement. Le courriel avait un bouton de paiement pour ouvrir une session avec « AirFrance.ma » mais il n’y avait aucune façon de faire une paiement, même si j’ai été en mesure de choisir mon siège et mon repas! J’ai tenté en vain de rejoindre le bureau d’Air France au Maroc par téléphone mais il était trop tard car il fermait à 20h00. J’ai donc entrepris d’appeler le bureau le lendemain matin et après beaucoup de difficultés (je n’avais pas assez de temps disponible sur ma carte SIM) on m’a informé que je ne pouvais pas faire un paiement par carte de crédit parce que le départ était trop proche et que la seule solution était de me rendre à Casablanca ou Rabat ou l’aéroport et faire un paiement cash avant 15h00! Aussi dire que c’était une mission impossible. Je me suis donc résigné à mon plan original, prendre le vol de Ryan Air pour Bruxelles, trouver un chambre d’hôtel pour deux jours et revenir à Montréal avec Air Canada.

Le lendemain, j’ai fait une réservation pour deux jours à l’hôtel Funkey situé à quatres kilomètres de l’aéroport de Bruxelles-National (BRU). Ryan Air de son côté atterri à l’aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud (CRL). Je croyais que cet aéroport serait proche de Bruxelles alors qu’en réalité il est à soixante kilomètres de Bruxelles! J’ai tenté de réserver une voiture sans succès car il fallait faire une réservation au moins 24 heures d’avance à cet endroit… J’ai communiqué avec l’hôtelier et on m’a informé qu’il y avait des navettes pour la gare du midi à Bruxelles d’où je pourrais prendre un taxi ou je pourrais partager un taxi avec d’autres voyageurs.

Oumkeltoum (la propriétaire de l’hôtel Koutoubia) m’a commandé un taxi qui devait arrivé à midi à l’hôtel avec une boîte de carton pour me rendre à Tanger le 17. C’est à onze heure trente que mon chauffeur est arrivé avec du carton et des ficelles pour emballer mon vélo comme un cadeau. Une heure plus tard, j’étais sur la route assis sur le siège à côté du chauffeur (j’aurais dû m’asseoir en arrière compte tenu du fait que je pourrais être un porteur du SARS‑CoV‑2). Le chauffeur a été assez gentil pour s’assurer que j’étais entré dans l’aéroport sans problème avant d’appeler Oumkeltoum pour la rassurer. Elle m’a d’ailleurs appelé quelques minutes plus tard pour être sûr que tout allait bien et m’inviter à la rappeler si jamais il y avait un soucis; une vrai mère! Je ne suis pas près de l’oublier elle et son mari Omar, un couple en or.

J’étais arrivé à l’aéroport vers 14h30 pour un vol partant à 19h30… Pour la petite histoire, après l’embarquement, le pilote nous a informé que le système de réservation avait « merdé » que qu’il y avait 50 places libre alors que le vol était « surréservé ». Le vol a donc été transformé en vol de secours et est partie plus de deux heures plus tard avec 50 nouveaux passagers. Tout ça a fait que le vol a décollé avec un peu plus de deux heures de retard.

Le vol a atterri vers une heure du matin et je suis sortie de l’aéroport vers une heure trente pour me rendre compte que la prochaine navette était prévue pour neuf heures du matin. De peine et de misère, je me suis approché de la sortie (il n’y a pas de chariot pour les bagages dans cet aéroport…) et j’ai embarqué de justesse dans un taxi avec neuf autres passagers pour me rendre au centre ville de Bruxelles pour vingt Euros. De là, j’ai pris un autre taxi pour un autre vingt Euros pour arriver à l’hôtel à trois heures du matin. Le propriétaire de l’hôtel Funkey m’attendait et la porte de l’hôtel était ouverte en même temps que celle des portes du taxi! Quel service.

J’ai donc passé deux courtes nuits à cet hôtel avant de prendre un vol d’Air Canada pour Montréal le 19 mars. Voici quelques photos prises pendant ce séjour.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

19 + eighteen =